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14 dates historiques
Quatorze dates historiques à avoir en mémoire :
- Avril 1864 = Colonisation.
- Le 9 novembre 1953 = Proclamation de l'Indépendance.
- Août 1968 = Bombardements américains (première période).
- Le 18 mars 1969 = Bombardements américains (seconde période).
- Le 18 mars 1970 = Coup d'État.
- Le 23 mars 1970 = Insurrection, début de la guerre civile.
- Le 17 avril 1975 = Début du génocide.
- Le 7 janvier 1979 = Libération du pays, fin du génocide.
- Le 11 janvier 1979 = République Populaire du Cambodge.
- Novembre 1979 = Blocus et seconde guerre civile.
- Le 29 avril 1989 = État du Cambodge.
- Le 23 octobre 1991 = Accord de Paix.
- Le 24 septembre 1993 = Royaume du Cambodge.
- Le 15 septembre 1998 = Fin de la seconde guerre civile, paix retrouvée.
Quatorze dates que l'on se doit de connaître si l'on souhaite comprendre l'histoire du royaume du sourire, de 1864 à nos jours.
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UN PEU D'HISTOIRE :
01) Avril 1864. (Colonisation).
Ratification officielle du traité de colonisation du Cambodge, par Napoléon III. Traité qui fut initialement établi et signé par le roi Norodom 1er, le 5 juillet 1863.
Nota : les Français mentionnaient protectorat, alors que les khmers nommaient le royaume : Cambodge Période Coloniale កម្ពុជា សម័យអាណានិគម se prononce Kampouthïr samaye'ananikoum.
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02) 9 novembre 1953. (Proclamation de l'Indépendance).
Après plusieurs années de pourparlers avec la France, les négociations aboutissent, et Norodom Sihanouk annonce officiellement l'indépendance totale du pays, et le retour à la monarchie constitutionnelle. Le pays se nomme à nouveau Royaume du Cambodge.
Nota 1 : Cambodge indépendant កម្ពុជា ឯករាជ្យ, se prononce Kampouthïr Êkarrièt.
Nota 2 : Royaume du Cambodge ព្រះ រាជាណាចក្រ កម្ពុជា, se prononce Prrèr Rrirthïr'natïa Kampouthïr.
Sur le plan international, l'indépendance est reconnue et renforcée le 21 juillet 1954 lors de la conférence de Genève, où l'on prévoit notamment le retrait de toutes les forces étrangères du pays.
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03) Août 1968 = première période de bombardements américains.
Afin de ganer les élections de novembre 1968, Lyndon Johnson ordonne les premiers bombardements sur la piste Hô Chi Minh, aux frontières du Laos et du Cambodge, afin de forcer Hanoï à discuter… et de stopper la progression des Viêt-Congs.
Sous ce premier déluge de feu – tuant principalement des centaines de milliers de Khmers – les Viêt-Congs stoppent leur progression vers Saïgon, et acceptent de participer aux négociations d’un processus de paix, qui se tenait à Paris secrètement. C'est le début des révoltes parmi les paysans.
Mais les pourparlers échouent, et Richard Nixon remporte les élections.
Nota : première période de bombardements américains រយៈពេលដំបូង នៃ ការទម្លាក់ គ្រាប់បែក របស់ អាមេរិក, se prononce Rroyä'péle dâmbong nèye ka'tômlère krroap'baèk rrobâ amérik.
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04) 18 mars 1969 = seconde période de bombardements américains.
Dès le 18 mars 1969, Richard Nixon, sans avoir reçu l'aval du Congrès américain, ordonne secrètement l'opération "Menu".
Ainsi, 59 bombardiers "B-52" l'US Air Force pilonnent quotidiennement le sud-est du Cambodge. Avant de tenter une invasion terrestre; mais qui est repoussée.
Alors les frappes reprennent et s'étendent sur l'ensemble des provinces de l'est du pays. Elles sont les premières d'une longue série d'attaques, qui durera jusqu'en juillet 1973, sur les sanctuaires Viet-Congs au Cambodge.
C'est le début du chaos au Royaume du sourire, avec un exode massif des paysans vers les grandes villes ou la jungle ; fuyant les destructions de leurs rizières, de leurs fermes, et de leurs campagnes ; ourdant un début de révolution en s'appuyant sur les révolutionnaires communistes de Pol Pot.
Nota : seconde période de bombardements américains រយៈពេល ទីពីរ នៃ ការទម្លាក់ គ្រាប់បែក របស់ អាមេរិក, se prononce Rroyä'péle ti pi nèye ka'tômlère krroap'baèk rrobâ amérik.
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05) 18 mars 1970 = Coup d'État, destitution de Norodom Sihanouk.
Dès l’aube, les troupes gouvernementales envahissent la capitale, et l’aéroport de Phnom Penh est fermé. L’Assemblée nationale, réunie au petit matin, traite d'abord les affaires courantes. Vers 11 heures, les députés sont invités à discuter du « cas Norodom Sihanouk », et qui le destituent de sa fonction de chef d'État.
Le nouveau régime, de droite, nationaliste, anticommunistes, anti-vietnamiens et pro-américain, stoppe toute coopération clandestine avec le régime nord-vietnamien et le Viêt-Congs, et apporte, au contraire, son soutien aux Américains dans le cadre de la guerre du Viêt Nam.
La République khmère fut proclamée par Lon Nol, le 9 octobre 1970, et la royauté abolie.
Nota 1 : Coup d'État រដ្ឋ ប្រហារ, se prononce Rroat prroha.
Nota 2 : République khmère សាធារណ រដ្ឋ ខ្មែរ, se prononce Sathïr'rona rroat khmê.
Nota 3 : Destitution de Norodom Sihanouk ការតម្លោះងារ នៃ នរោត្តម សីហនុ, se prononce Ka dâmlâ’g’nïr nèye Norrodom Sèyhanou
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06) 23 mars 1970 = Insurrection / Rébellion.
Norodom Sihanouk, en exil à Pékin, lance son appel aux armes. L'allocution radiodiffusée appelle le peuple Khmer à la résistance. Il demande à ses « enfants » de ne pas se soumettre aux lois de Phnom Penh, et à rejoindre les révolutionnaires Khmers rouges pour combattre les troupes de l'usurpateur, Lon Nol.
Suite au coup d'État, aux bombardements massifs, à l'appel aux armes de Norodom, le pays s’engouffre définitivement dans la rébellion, c'est le début de « la première Guerre Civile ».
Nota 1 : Insurrection / rébellion ការ បះបោរ ប្រឆាំង, se prononce Ka bäbao prrotchaing.
Nota 2 : Première guerre civile សង្គ្រាម ស៊ីវិល លើក ទី មួយ, se prononce Sangkrim siveul leuk ti mouye.
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07) 17 avril 1975 = Chute de Phnom Penh / Début du génocide.
Après cinq années de guerre civile et de destructions par les américains, les Khmers rouges prennent la capitale. C'est le début de l'exode vers les camps de travail (gens des campagnes) et camps de rééducation (citadins).
Les 20 et 22 avril, l'Ambassade de France livre 1300 Khmers réfugiés dans ses jardins, ils sont sommés de quitter l'ambassade et remis à leurs bourreaux pour mort certaine.
Le 30 avril 1975, Saïgon tombe aux mains des Viêt-Congs. L’Armée américaine est vaincue, celle de Lon Nol également. C'est la fin de l’Indochine !
En mai 1975, le Cambodge Démocratique est créé, Norodom Sihanouk devient officiellement le chef de l’État, mais il est cantonné dans un rôle de pure figuration.
Nota 1 : Chute / effondrement de Phnom Penh ការដួល រលំ នៃទីក្រុងភ្នំពេញ, se prononce Ka'doule rrolôme nèye ti krrong Phnom Pègne.
Nota 2 : Début du génocide ការ ចាប់ផ្តើម នៃ ការប្រល័យ ពូជសាសន៍, se prononce Ka tïap'padaeum nèye Ka prolaye pouïtsä.
Nota 3 : Cambodge Démocratique កម្ពុជា ប្រជាធិបតេយ្យ, se prononce Kampouthïr prrothïr'thipa'taye.
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08) 7 janvier 1979 = Libération et fin du génocide.
Pour la deuxième fois en moins de quatre ans, Phnom Penh tombe et se rend. Et le cours des événements change brutalement.
Les "Youn" ont pris Phnom Penh, ils ne sont pas des libérateurs, ce sont des envahisseurs, entend-on dans la capitale Parisienne, le soir même.
Nota : le mot "Youn" signifie, « envahisseurs / voleurs » dans les formes anciennes du khmer.
Le lendemain, à la demande Norodom Sihanouk, la diaspora Khmère présente en France se réunit devant l'ambassade du Vietnam, à Paris, pour manifester contre l'envahisseur.
À partir de ce jour, les Khmers rouges ne sont plus l’ennemi "numéro un", au contraire. La résistance voit le jour et s’organise autour d’eux.
Nota : 7 janvier 1979, jour de la victoire ទិវា ជ័យជំនះ ៧ មករា ១៩៧៩, se prononce Tiwïr thïéye thïoumnèr prram pi mäkarra mouye poane prram boune roye tièt sèp prram boune.
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Petit retour en arrière.
Au printemps 1977, la paranoïa règne en maître dans la proche sphère de Pol Pot. Afin de mater la dissidence croissante au sein de l'Angkar les exécutions fonctionnent à plein régime.
Pour échapper aux purges, à la folie ambiante, le Commandant Hun Sen, alors âgé de 25 ans, décide de rejoindre le Vietnam, afin de préparer une révolution contre le régime de Pol Pot.
Fin 1978, les forces de Hun Sen, environ 10 000 Khmers, sont prêtes pour le combat. Mais, cela est insuffisant pour libérer le Cambodge. Il fait appel aux forces vietnamiennes.
Le 21 décembre 1978, le général Võ Nguyên Giáp préconise le recours à des forces écrasantes pour anéantir l’ennemi : d’abord des bombardements intensifs effectués par l’armée de l’air, puis le déferlement massif de 170 000 soldats sur le Cambodge.
Le 4 janvier 1979, la Capitale est encerclée. Et le 6 janvier, un petit bimoteur chinois survole les combats avec, à son bord, le prince Norodom Sihanouk et sa famille, fuyant vers la Chine. En évacuant le Roi, les Khmers Rouges se donnent une nouvelle chance de soutien, car Sihanouk ne peut accepter l’invasion vietnamienne.
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09) le 11 janvier 1979 = République Populaire du Cambodge.
La « République populaire du Cambodge » est créée, soutenue par les Vietnamiens et l’URSS.
Le commandant Hun Sen est nommé Ministre des Affaires étrangères. Il est chargé de faire reconnaître ce nouveau gouvernement.
Nota 1 : République Populaire du Cambodge សាធារណ រដ្ឋ ប្រជា មានិត កម្ពុជា, se prononce Sathïrro'na rroat prothïr mirneut kampouthïr.
Nota 2 : Ministre des affaires étrangères រដ្ឋ មន្ត្រី ក្រសួង ការ បរទេស Rroat Montrèye kro'souong ka borroté.
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10) Novembre 1979 = Blocus ONU et seconde guerre civile.
Les Khmers rouges se regroupent au Nord-ouest du pays et, tant bien que mal, se réorganisent, aidés par de nombreux Khmers qui rejoignent leurs rangs. Ils sont réarmés, financés et légitimés à nouveau par les occidentaux et l'ONU.
Ainsi, un terrible bras de fer commence entre, d'une part, le libérateur Hun Sen soutenu par le Vietnam et l'URSS et, d'autre part, le vaincu Norodom Sihanouk soutenu par le reste du Monde.
Peu importe les dégâts collatéraux et les milliers de morts qui en résulteront ; il faut anéantir, détruire par tous les moyens, cette nouvelle république et ses nouveaux dirigeants !
Alors qu'à l'ONU, les bourreaux deviennent officiellement les représentants de leurs anciennes victimes. Un scandale de plus au sein des Nations Unies...
Les Khmers rouges deviennent le bras armé des Occidentaux et des Chinois, avec l'aval de l'ONU ; constituant une force de 30 000 à 35 000 soldats.
Nota 1 : Blocus ការឡោមព័ទ្ធសេដ្ឋកិច្ច se prononce Ka laompoat sékatèk.
Nota 2 : Seconde guerre civile សង្គ្រាម ស៊ីវិល លើក ទី ពីរ Sangkrim siveul leuk ti pi.
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11) Le 29 avril 1989 = État du Cambodge.
Alors que Norodom Sihanouk, le vaincu et chef de la résistance, s'apprête à rencontrer, à Djakarta, le Premier ministre Hun Sen, ce dernier fait adopter une révision de la Constitution afin de satisfaire une demande faite par Norodom Sihanouk.
La République populaire du Cambodge cède la place à l'État du Cambodge, qui devient un pays neutre, pacifique et non-aligné. La Constitution abandonne toute référence au socialisme et rétablit le bouddhisme comme religion d'État. Cela satisfait Norodom Sihanouk, mais n'accélère pas le processus de paix.
Nota : État du Cambodge រដ្ឋ កម្ពុជា se prononce, Rroat Kampouthïr.
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12) Le 23 octobre 1991 = Accord de Paix.
Dans l'espoir de mettre définitivement fin à la seconde guerre civile, les principaux partis procèdent à la signature d'un accord de paix, à Paris, en présence de témoins de 18 pays, dont le Secrétaire général de l'ONU. Les principaux acteurs de cet accord étaient :
- Le Premier ministre Hun Sen (ហ៊ុន សែន) pour le gouvernement Khmer,
- Le Prince Norodom Sihanouk (នរោត្តម សីហនុ) pour le mouvement FUNCINPEC,
- Son Sann (សឺន សាន) pour le Front de libération nationale,
- Khieu Samphan (ខៀវ សំផន) pour le mouvement des Khmers rouges (Pol Pot) toujours en poste à l'ONU.
Malgré l'accord de paix, la guerre civile au Royaume se poursuit, provoquée par les Khmers rouges toujours soutenus par les Occidentaux et les Chinois (les amis de Norodom)...
Nota 1 : Accord de Paix កិច្ចព្រមព្រៀង សន្តិភាព, se prononce Kïèt prromprrirng santtèphïrp.
Nota 2 : Hun Sen (ហ៊ុន សែន) se prononce Houn Saène / Norodom Sihanouk នរោត្តម សីហនុ se prononce Norrodâm Sèye'hanou /
Son Sann (សឺន សាន) se prononce Seune Sane / Khieu Samphan (ខៀវ សំផន) se prononce Kiouw Sâmphan.
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13) 24 septembre 1993 = Royaume du Cambodge.
Après l'échec de l'APRONUC (forces de l'ONU au Cambodge de février 1992 à septembre 1993) incapable de désarmer les Khmers rouges, et de réellement garantir les élections... La Monarchie est rétablie.
L’Assemblée constituante redonne au pays son statut de « Royaume », et reconnaît la souveraineté du Roi Norodom Sihanouk.
Mais la paix n'est pas au rendez-vous !
Car le roi Norodom Sihanouk a alors la pire idée qui soit ! Afin de permettre à tout le monde de sauver la face, il propose : il n’y a qu’à partager en deux chaque administration, chaque ministère, jusqu’à la fonction de chef du gouvernement...
Au lieu d'arranger le choses, c'est la reprise des combats.
Il faut encore attendre plusieurs années pour que la guerre civile cesse totalement. Certaines zones du pays sont toujours sous domination des Khmers rouges qui sont « hors-la-loi ».
Nota : Royaume du Cambodge ព្រះ រាជាណាចក្រ កម្ពុជា, se prononce Prrèr Rrirthïr'natïa Kampouthïr.
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14) 15 septembre 1998 = Fin de la seconde guerre civile, paix retrouvée.
Grâce à la politique nationale et internationale "gagnant-gagnant", Son Excellence Hun Sen est élu « l’Unique » Premier ministre, et met fin à la seconde guerre civile.
Les affrontements cessent. Le pays retrouve enfin une paix complète ainsi que la prospérité.
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CONCLUSION :
Depuis le coup d'État de 1970, les Occidentaux et les Chinois n'ont eu de cesse d'aider et d'armer les Khmers rouges.
Et depuis les accords de paix de 1991, l’ONU, les Occidentaux et les Chinois n'ont eu de cesse de provoquer des troubles, en soutenant à la fois les Khmers rouges et le FUNCIPEC (parti politique de Norodom Sihanouk). Menant à sept années d’incertitudes, d’instabilité, retardant d’autant les capacités du Cambodge à retrouver son économie, dans le seul but d’évincer le Premier ministre, Hun Sen.
Si vous souhaitez découvrir en détails les différentes périodes de l'histoire du royaume, n'hésitez pas à parcourir mes publications. : Breves-histoires-du-cambodge/