Le 23 octobre 1991, dans l'espoir de mettre fin à la seconde guerre civile, les principaux partis procédaient à la signature d'un accord de paix, à Paris, en présence de témoins de 18 pays, dont le Secrétaire général de l'ONU.
Les principaux acteurs de cet accord étaient (de gauche à droite) :
- Samdech Techo Hun Sen premier ministre de la République Populaire du Kampuchea,
- Samdech Preah Norodom Sihanouk pour le mouvement de libération du FUNCINPEC,
- Son San pour le Front de libération nationale,
- Khieu Samphan pour le mouvement des Khmers rouges (Pol Pot ou la République Démocratique du Kampuchea "Cambodge") toujours en poste à l'ONU.
Nota : Kampuchea = កម្ពុជា se prononce Kampouthir et traduit par Cambodge par les français et les francophones.
Avant l'Accord de Paris, le 23 octobre 1991, le chef du gouvernement Samdech Techo Hun Sen avait rencontré pour la première fois Samdech Preah Norodom Sihanouk les 2 et 4 décembre 1987, à FÈRE-EN-TARDENOIS, en France. Il s'agissait d'une déclaration commune signée en vue d'un accord de paix.
Puis un deuxième cycle de pourparlers entre Sihanouk et Samdech Techo Hun Sen eut lieu les 20 et 21 janvier 1988, à SAINT-GERMAIN-EN-LAYE...
Mais la communauté internationale freinait les démarches et essayait d'écarter (évincer) Hun Sen des négociations, en favorisant toujours Norodom Sihanouk et les Khmers rouges, bras armé de l'ONU...
Afin de bien comprendre l'histoire, je vous propose le texte publié par mes amis du groupe khmer : សច្ចធម៌ ប្រវត្តិសាស្ដ្រ Saït'tïa'thoa Prrowat’téssa = Vérité historique. Qui résume très bien la période 1991 - 1998.
Nota : L’Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (APRONUC) était le nom de notre royaume; du 28 février 1992 au 24 septembre 1993. Nous étions un État d'Asie du Sud-Est administré par l'Organisation des Nations unies dans le cadre d'une opération de maintien de la paix.
Notre pays avait perdu son NOM !
--------
EN RESUMÉ
Depuis 1987 et pendant les années qui suivirent, Samdech Techo Hun Sen tenta plusieurs fois de négocier la paix avec les Occidentaux. En vain !
Ces derniers, sous l'égide de l'ONU, refusèrent toutes conditions de paix tant que Norodom Sihanouk ne reprendrait pas les pleins pouvoirs.
En exil depuis 1979, Norodom Sihanouk chercha par tous les moyens de renverser le nouveau gouvernement khmer soutenu par les Vietnamiens, et la meilleure solution qu'il eut trouvée fut de faire reconnaître les Khmers rouges déchus comme unique représentant du peuple Khmer à l'ONU (novembre 1979), avec le soutien de la France ; les Khmers rouges devinrent le bras armé des Occidentaux de 1979 jusqu'en 1991, entraînant le pays dans une seconde guerre civile...
Mais revenons aux accords de paix.
Malgré l'accord de paix de Paris du 23 octobre 1991, et le partage du pouvoir entre le FUNCINPEC et le CPP sur décision de Norodom Sihanouk (qui créa deux gouvernements, deux armées, deux forces de police...). La guerre civile au Royaume se poursuit, provoquée par le parti du FUNCINPEC en quête d'un coup d'État permanent, sous l'autorité de Norodom Ranariddh, fils de Sihanouk, dans sa volonté d'aider son père à reprendre le pouvoir, avec l'aide des Khmers rouges de l'ex Kampuchea démocratique (Pol Pot), toujours plus ou moins soutenu par les Occidentaux.
Soit 7 années de malheurs et de guerre supplémentaires.
En juillet 1997, dans l'esprit des accords de paix et afin de garantir la sécurité du pays, Samdech Hun Sen réalise un coup de force en brisant l'alliance FUNCINPEC-KHMERS ROUGES et en évinçant Norodom Ranariddh, du pouvoir.
Selon les diplomates occidentaux en poste à Phnom Penh : le prince Ranariddh est, selon eux, largement responsable de son sort.
Et, selon l'ambassadeur d’Australie Tony Kevin :
« Il y avait un consensus entre les ambassadeurs de France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie, soutenus par ceux de l’Indonésie, de la Malaisie, du Vietnam et de la Chine, selon lequel Ranariddh et les Khmers rouges voulaient défier les accords de paix, alors que Hun Sen les défendait ».
La plupart des diplomates en poste sont excédés par les provocations du prince Ranariddh, ses jeux politiques et ses maladresses – et ne sont pas mécontents d’être débarrassés de lui. Dans leurs câbles diplomatiques, ils ne font pas mystère de leur préférence pour Hun Sen.
« Cela ne vaut-il pas mieux que de revenir au jeu stérile consistant à soutenir Ranariddh ? », écrit encore Tony Kevin.
Pas question, pour eux, de dénoncer un « coup d’Etat » – et c’est le terme « coup de force » qui s’impose rapidement pour décrire les événements.
La communauté internationale, condamne l’initiative de Hun Sen et plusieurs pays suspendent leur aide, et l’adhésion du royaume à l’Association des nations d’Asie du Sud-Est est repoussée, sine die.
La France, néanmoins, se distingue des autres pays, en appuyant explicitement Hun Sen. L’analyse de l'ambassadeur de France, Gildas Le Lidec, est pragmatique :
« Nous avons décidé de ne pas évacuer les Français de Phnom Penh et de ne pas interrompre notre aide bilatérale. Jusqu’en 1997, nous nous efforcions de garder une équidistance entre le CPP et le FUNCINPEC. Mais après le 5 juillet, il était évident que Hun Sen était l’homme fort du Cambodge et qu’il représentait son avenir. Même Norodom Sihanouk le reconnaissait. »
Le pays retrouve, enfin, la paix complète ainsi que la prospérité à partir de décembre 1998.
PS 1 : "coup de force" que les petits journaleux et les ignorants qualifièrent de coup d'État, alors qu'ils n'avaient pas compris que le FUNCINPEC déstabilisait le pays depuis les accords de paix. Ces mêmes journaleux qui critiquèrent le gouvernement de Son Excellence Samdech Hun Sen durant des années et des années. Sans avoir compris qu'il avait relevé un pays moribond, envers et contre tous.
Amicalement, Jean-Claude F dit Kroussar.